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Au quotidien, quand on a des enfants allergiques et/ou autistes asperger !
2 septembre 2011

Allergies immédiates et allergies différées

On distingue deux grands types d'allergie selon la façon dont le système immunitaire (système de défense de l'organisme) réagit. Dans tous les cas, le système immunitaire réagit à un groupe de substance appelé "protéine" : la caséine est l'une des protéines du lait souvent impliquée dans l'allergie au lait de vache ; l'albumine est la protéine qui constitue le blanc d'oeuf ; l'alpha-livétine est une protéine présente dans le jaune doeuf et dans les plumes d'oiseau ; la tropomyosine est une protéine qui se trouve dans les déjections d'acariens et blattes, dans le calamar, la crevette, l'escargot et l'huitre ; le gluten est une protéine présente dans le blé, l'orge, le seigle, l'avoine... 

L'allergie de type immédiat se produit lorsque le système immunitaire déclenche, suite à la rencontre avec une protéine étrangère, la production d'Immunoglobuline de type E, couramment appelées IgE ; ces IgE ont pour mission de détecter et neutraliser la protéine étrangère. Survenant dans les deux heures qui suivent l'ingestion d'un aliment, cette réaction peut toucher un ou plusieurs organes : l'appareil respiratoire (rhinite, toux, asthme), les yeux (conjonctivite), la peau (rougeur, prurit, urticaire, excéma, gonflement des lèvres ou du visage), l'appareil gastro-intestinal (douleurs abdominales, vomissements, diarrhées) ; il peut aussi y avoir une altération de l'état général avec pâleur, sensation de malaise, perte de connaissance.  
Le spécialiste diagnostique ces allergies en faisant des pricks tests et un dosage d'IgE en fonction des aliments suspects.
Dans ce type d'allergie, qui peut être très dangereux, le médecin prescrit des médicaments spécifiques de la réaction allergique, par exemple un antihistaminique, un corticoïde, une injection d'adrénaline, dans une trousse d'urgence. 

L'allergie de type différée est plus difficile à diagnostiquer. Les manifestations cutanées (s'il y en a) sont essentiellement de l'eczéma, souvent un eczéma sévère qui persiste et ne guérit pas avec les traitements classiques. Les manifestations digestives sont très variées et fréquentes. Il peut s'agir de douleurs abdominales, reflux gastro-oesophagien, nausées, vomissements, sang dans les selles, diarrhée ou constipation chronique, gaz et ballonnement abdominal, manque d'appétit... La prise de poids peut être freinée, pas toujours.
Lors de telles manifestations chroniques, l'enquête alimentaire et le diagnostic sont souvent difficiles, il s'agit généralement d'aliments fréquemment ingérés comme le lait ou le blé, les prises de sang sont normales... Le spécialiste fera parfois des patchs (tests cutanés lus au bout de 48 et 72 heures), parfois demandera directement une exclusion de l'aliment douteux : c'est le régime d'exclusion qui, s'il est mené de façon rigoureuse, donnera les résultats les plus fiables.

Attention, un test cutané négatif ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'allergie alimentaire. Par exemple, les tests cutanés à la pomme peuvent être négatifs avec les extraits allergéniques et devenir positifs lorsqu'on les réalise avec le fruit frais... Autre exemple, un prick-test au lait peut être négatif... mais le patch positif !

Vous voulez plus de précisions ? En fait, il n'existe pas deux mais quatre types d'allergie...

  • l’hypersensibilité de type I = allergie immédiate = allergie avec production d’IgE

Ce sont les réactions les plus fréquentes. Le premier contact de l’allergène (= « sensibilisation ») avec le système immunitaire conduit à la production d’IgE spécifiques. Ces IgE sont dans le sang, se répartissent dans l’ensemble de l’organisme et se fixent sur des cellules de la peau et des muqueuses (mastocytes) ainsi que sur des cellules du sang (basophiles). Cette première étape prépare l’organisme à réagir de façon immédiate lors d’un second contact avec l’allergène. Lors de ce second contact, l’allergène va sur les IgE fixés sur des mastocytes ou des basophiles. Cela active mastocytes et basophiles qui libèrent immédiatement leur histamine ainsi que d’autres médiateurs, des cytokines. Outre leurs effets directs (vasodilatation, augmentation de la perméabilité capillaire), ces médiateurs attirent les éosinophiles dans le tissu lésé et favorisent les réponses allergiques plus ou moins graves. (vous pourrez trouver un schéma complet sur : http://www.afssa.fr/Documents/NUT-Ra-AllergiesAlimentaires.pdf )

 

  • l’hypersensibilité de type II = allergie cytotoxique

Le type II est la conséquence de l'introduction dans l'organisme d'un antigène sanguin, porté par un globule rouge ou un globule blanc étranger. Ceci correspond à trois situations : grossesse (maladie hémolytique du nouveau né), transfusions sanguines (réactions transfusionnelles), transplantations (cytolyse). Cela entraîne des lésions cellulaires, en particulier la destruction des cellules sanguines.

 

  • l’hypersensibilité de type III = allergie à complexes immuns

Le type III fait intervenir des anticorps (IgG ou IgM) qui, au bout d'un certain temps, s'agglutinent avec l’antigène dans le sérum. C’est le cas notamment dans la maladie du poumon de fermier (allergie à mycropolyspora faeni) ou dans la maladie des éleveurs d'oiseaux (allergie aux protéines de sérum et de déjection des pigeons, perruches, perroquets ou poules).

 

  • l’hypersensibilité de type IV = allergie retardée

L'allergie retardée fait appel à une réponse cellulaire. Elle est en cause en cas d'eczéma de contact notamment. La complexité des phénomènes cellulaires impliqués dans cette réaction explique le temps nécessaire à son extériorisation, d'où le terme d'allergie retardée.

Une substance se fixe à certaines cellules de la peau (notamment les cellules de langherans = cellules de la peau pourvues de ramifications, qui font partie du système immunitaire). La cellule de Langherans qui a reconnu l'allergène migre vers des ganglions où elle présente l'allergène à d’autres cellules (lymphocytes). C'est ici que l'organisme décidera du sort à donner à l'adversaire... Si l'allergie est retenue, les lymphocytes mémoires vont venir peupler les différents ganglions de l'organisme passant alors au stade de veille et circulant de ganglion en ganglion. Lors d’un deuxième contact, la substance se fixe à nouveau sur les cellules de la peau, qui appellent à nouveau les lymphocytes circulant. Un lymphocyte mémoire de l'allergène concerné le reconnaît, il migre alors à l'intérieur de la peau et tente de détruire l'adversaire en créant des lésions vésiculeuses intradermiques. Les lymphocytes affluent en masse sur le lieu de l'allergie créant d'importantes lésions en général en 48h à 72h. Toutes les conditions sont alors réunies pour que d'autres sensibilisations se fassent et entretiennent l'allergie.

C’est ce type d’allergie non IgE-dépendante qui est en cause chez les bébés allergiques au lait de vache, qui ont des signes digestifs (vomissements, diarrhées, coliques). L’allergie aux protéines du lait de vache peut aussi être de type I, avec production d’IgE, et signes plus diversifiés (vomissements, diarrhée, urticaire, dermatite atopique, angiooedème, asthme ou choc anaphylactique)...

C'est vraiment une affaire de spécialiste !

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