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Au quotidien, quand on a des enfants allergiques et/ou autistes asperger !
4 mai 2014

Quelles sont les causes des troubles du spectre autistique ?

On peut souvent lire que les troubles du spectre autistique ont des causes génétiques et environnementales, que dans une même fratrie il peut y avoir un/des enfants autistes, hyperactifs et précoces (les trois ayant une relation à l'autre "particulière")... Un article vient de paraître dans Le Monde : on y lit qu'une grande étude suédoise indique que les gènes sont aussi importants que les facteurs environnementaux parmi les causes de l'autisme.

Sur le plan génétique : "l'étude montre que les enfants ayant un frère ou une sœur atteint d'autisme sont dix fois plus susceptibles de développer eux-mêmes l'autisme ; trois fois s'ils ont un demi-frère ou une demi-sœur ; et deux fois s'ils ont un cousin atteint d'autisme."

Concernant les causes environnementales, il pourrait y avoir "le statut socio-économique du foyer, des complications à la naissance, des infections maternelles et les médicaments pris avant et pendant la grossesse."

Concrètement, on n'a toujours pas compris par quel mécanisme précis un enfant a ou n'a pas un TSA, mais on a de nombreuses pistes, certaines reliées à l'épilepsie (on sait que les enfants autistes ont plus de risques d'être épileptiques...).

 

Du côté des médicaments...

L'association apesac alerte contre les méfaits de certains médicaments anti-épileptiques pris pendant la grossesse : 

  • Il est important que l’épilepsie soit bien équilibrée tout au long de la grossesse. Les femmes enceintes épileptiques vont donc devoir prendre des médicaments, ce qui n'est pas sans risque selon le traitement qu'elles prennent.
  • Si leur traitement comporte de l’acide valproïque, les risques de malformations variées sont importants, le risque de trouble envahissant du développement est augmenté de 5 à 6 fois par rapport aux femmes ne recevant pas ce médicament... (pour tout connaître sur les effets tératogènes de ce médicament, consultez cet article du CRAT).
  • Une étude danoise révèle que si la mère a pris de l'acide valproïque avant sa conception et a arrêté d'en prendre un mois avant d'être enceinte, le risque d'avoir un enfant autiste reste plus élevé que si elle n'avait jamais pris ce médicament...
  • Ce médicament peut aussi être prescrit contre les troubles bipolaires et contre la dépression.

 

La piste du niveau de chlore... 

Des travaux menés notamment par l’équipe du professeur Yehezkel Ben-Ari (INSERM) suggèrent que, comme dans l’épilepsie, l’autisme pourrait être expliqué par une concentration intracellulaire de chlore trop élevée au niveau du cerveau. Il faut savoir que la concentration de chlore intracellulaire change en fonction de la maturité du cerveau :

  • il y a beaucoup de chlore dans les cellules du cerveau jeune, cela permet au principal médiateur chimique du cerveau - le GABA - d'exciter les neurones afin de faciliter la construction du cerveau.
  • À la naissance, une baisse naturelle du taux de chlore transforme le rôle du GABA. Il se change en inhibiteur de neurones afin de réguler l'activité du cerveau adolescent/adulte. 

La baisse du taux de chlore est en principe provoquée par une hormone, dite de l'accouchement : l'ocytocine. Les résultats des expériences menées sur des souris montrent que c'est un déficit d'ocytocine qui empêche la baisse de ce taux de chlore pendant la naissance. 

Dans certaines situations pathologiques comme l'autisme et l'épilepsie, le cerveau resterait figé en situation immature ; l'utilisation d'un diurétique, en faisant baisser le taux de chlore, diminuerait certains symptômes autistiques chez certains enfants.

 

Des interactions entre génétique, système nerveux, environnement...

  • Un biologiste américain, le Dr Scott Selleck, s'intéresse aux nombreuses études sur les duplications ou les délétions de groupes de gènes liées à un risque accru de TSA. Selon ces recherches, les régions du génome affectées par ce phénomène seraient particulièrement sensibles à des substances chimiques présentes dans l’environnement, l'interaction se produisant à certains moments-clé du développement du cerveau. Par exemple des études sur des cellules souches neuronales montrent qu’il existe des périodes critiques dans le développement de ces cellules cérébrales immatures, notamment lors de leur division et lorsqu’elles deviennent des neurones ou des cellules gliales. Ce sont à ces moments cruciaux que l’impact de certaines substances chimiques pourrait avoir le plus d’effet.
  • Une immunologiste américaine, Janine LaSalle, a étudié les effets d’un produit ignifugeant sur le développement cérébral et les fonctions cognitives de souris sont similaires à ceux de l’autisme. Pour cette expérience, Janine LaSalle a créé un modèle de souris génétiquement prédisposée au syndrome de Rett. Les souris femelles ont été soumises au produit ignifugeant avant leur conception (via leur mère), au stade foetal et pendant la lactation. Elles ont ensuite été testées jusqu’à l’âge adulte pour mesurer les effets à long terme de la substance. Les résultats ont montré que cette exposition a eu des conséquences néfastes sur la sociabilité, la capacité d’apprentissage et la croissance de ces animaux... Cette expérience montre qu'un produit présent dans les appareils électroniques, les moquettes, les meubles et la literie peut avoir des répercutions négatives sur des embryons / foetus / nouveaux-nés génétiquement prédisposé. Il s'agissait de souris dans l'expérience, mais au quotidien, bien des bébés sont exposés à ces mêmes substances via leur mère !
  • Un neurologue américain, le Dr Pat Levitt, a quant à lui démontré qu’être exposé au benzopyrène des gaz d’échappement des moteurs diesel réduisait la production de méthionine, une protéine essentielle pour la communication des neurones.
  • Un article paru en 2013 parle d'un réseau de 187 gènes pouvant être impliqués dans les TSA. Pour mieux comprendre pourquoi certaines variations génétiques différentes peuvent conduire aux mêmes types de symptômes de TSA, les scientifiques ont recherché un type de variations génétiques résultant d’un nombre anormal de copies de certains fragments d’ADN (CNV). Les chercheurs ont également recherché ces variations génétiques sur des sujets ne présentant aucun trouble. Ces travaux ont permis de découvrir que 187 gènes  affectés par un CNV sont reliés à un réseau de fonctions biologiques interdépendantes. Ce réseau dirige des gènes, qui envoient des protéines. Ces dernières joueraient un rôle dans la transmission des messages entre les cellules nerveuses, et ainsi seraient en lien avec l'expression de certains symptômes de l'autisme. 

... et cet article présentant les causes des troubles du spectre autistique ne prétend nullement être exhaustif, il veut juste illustrer la complexité des causes biologiques de l'autisme.

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